a day without sunshine is like, you know, night. (cate)

nom complet ●  Le hasard. C'est ce qui ponctue les vies. Et ce depuis le commencent. On peut presque dire que c'est ce qui détermine tout, ce qui construit notre premier pavé sur le chemin de la vie. Parce que toi, t'aurais pu être n'importe qui d'autres. T'aurais pu être une Collins. Une Roberts ou encore une Hawking. T'es tombée sur les Dawson. Chose qui ne te déplaît pas réellement. Parce qu'ils sont peut être pas connus, ils n'ont pas inventé quelque chose d'extraordinaire ou n'ont pas foulé les tapis rouges, mais ils sont ta famille. Tu te considères déjà heureuse d'en avoir une. Tout le monde n'a pas cette chance. Tu le sais que trop bien. T'es d'autant plus fière de ton nom de famille puisque c'est celui de ton père. Un homme remarquable pour toi. Alors t'en es fière. Vraiment. C'est un peu comme ton prénom. C'était d'un commun accord d'après ta mère entre tes deux parents. Ils feuilletaient le livre des prénoms quand c'est tombé sur Catherine. Le coup de foudre. Faut dire que ta mère est une incontestable de Wuthering Heights. Tout simplement. T'as pas tellement d'histoire à raconter dessus. Ce n'est pas le prénom d'une de tes grands-mères, ni celle d'un parents morts. Non, c'est juste ton prénom à elle. Prénom que tu trouves parfois bien vieillot. Alors, tu préfères Cate. D'ailleurs presque tout le monde t'appelle ainsi. Ils en viendraient presque à en oublier son origine. âge, lieux de naissance ● T'as la beauté des étoiles dans les yeux. De celles qui brillent à jamais malgré les années et les chutes. Parce que tu te sens immortelle. T'as beau avoir trente et un ans, tu sens le monde qui te coule entre les doigts. Une beauté sans pareille. Une sensation presque magique. T'as pas envie de tout gâcher. Alors tu profite de cette jeunesse presque éternelle pourtant si fragile. De ces années si belles et pourtant si éphémères. Presque comme les étoiles. C'est pour cela que chaque quatre octobre tu les regarde défiler avec tendresse. Tu les accueilles en ton sein comme un vieil ami. Chose qui ne t'effraie. Mieux encore. Elles te donnent cette force si miraculeuse. Celle-là même qu'elle tire depuis son entrée au monde à Galway. Tout simplement. origines et nationalité ● On peut dire que t'es un vrai melting pot toi. Tu viens d'ici et d'ailleurs. T'as les doux traits des gens du sud. De ceux qui rient fort et dansent jusqu'au bout de la nuit. Tu tiens ça de ta mère, dont les origines espagnoles sont plus qu'affirmées. Le côté de ton père est bien plus pudding. Des origines anglaises que t'as longtemps refuté à cause de ta famille. Et pis il y a toi et ta soeur. De parfaites Irlandaises qui se sont finalement expatriées en Angleterre. Qui aurait parié sur le mariage d'un parfait anglais avec une fille aux airs ibériques sur les belles terres d'Irlande ? Peu de monde. Pas même toi d'ailleurs au final. occupation et statut financier ● T'as longtemps été le genre de filles qui restent à la maison. De celles qui s'occupent comme elles peuvent la journée. T'avais fini par garder des enfants. Au début, c'était pour dépanner. Et pis ça t'avais tellement plu que c'était devenu un métier à part entière pour toi. Néanmoins quand t'es partie, tu connaissais personne. Tu te voyais mal proposer tes services. Et au détour d'une balade dans une rue, t'étais tombée sur cette petite boutique. Toute mignonne, t'as tout de suite craqué. Si tu roules pas sur l'or, t'as du faire quelques placements pour acheter le petit commerce. Mais t'en es fière. Vraiment. Ainsi, c'est avec joie que t'es l'heureuse propriétaire d'une friperie. Tu penses que ça marchera. Que tu t'en sortiras. Malgré le crédit qui te fonce dessus. T'y penseras plus tard. Après tout, jusqu'ici tout va bien non ?, £££££. statut civil et orientation sexuelle ● T'as longtemps été en couple. Ton coeur, il était pris à la manière d'un étau. Tu te voyais faire ta vie avec. Tu voyais le monde dans ses yeux. Pourtant t'as fini par trouver le bord. Tomber amoureux ça fait toujours mal. La chute est douloureuse, l'atterrissage encore plus. Toi tu t'es pris le macadam en pleine face. T'as rien pu faire. Ca a dégénéré sans que tu ne saches comment. C'est arrivé comme ça. Peut être la routine. Sans doute le temps. T'en sais rien. Au début t'as rien dit. Si les disputes tournaient toujours autour des enfants que t'as toujours voulu avoir, ça a vite tourné pour un rien. Pour une feuille tombée à terre. Pour une fenêtre non refermée. Pour des broutilles qui te déchiraient un peu plus le coeur à chaque fois. Tu l'aimais. C'était sans doute ça le problème. La première fois qu'il a posé la main sur toi t'es tombée de haut. Encore une fois. Et pis t'as pardonnée. Encore et encore. Tu revenais toujours. Pourquoi ? L'amour. Peut être. Mais un jour t'en pouvais plus. C'en était trop. T'as pris alors ta valise et t'as quitté ta belle Irlande. Tu l'as quitté comme un simple mot d'adieu sur une lettre. T'as préféré rejoindre ta soeur. Pour recommencer à vivre. Pour recommencer à aimer peut être. Et il y a eu ce regard finalement. Ce sourire. Et cette fois-là. Un bébé qui pleure et une routine qui s'installe. Tu sais pas comment c'est arrivé. Encore. Vous êtes presque de ces vieux couples mariés. Des inconnus partageant la même allée. Des inconnues qui s'apprennent mutuellement à vivre. couleur préférée ● T'as jamais fait comme tout le monde. T'es une fille et t'aimes pas le rose. Toi c'est le bleu qui t'envoûtes. Celui qui peint les océans. Qu'ils soient tempêtes et calme. C'est cette couleur qui te retourne le coeur. T'en as pas d'autres. Pourtant tu supportes toutes les nuances. Du marin au turquoise. T'aimes toute la panoplie. Tu prends le tout au final. chanson préférée ● T'as toujours eu cet air dans la tête depuis petite. Ta vie est presque régie par cette chanson. C'est souvent que tu l'écoutes. Le souvenir de ton père dansant avec ta soeur en riant dessus est celui qui te revient en mémoire. Il te fait doucement sourire ce souvenir. Heroes de David Bowie tu l'as toujours en tête. C'est le rayon de soleil de ton esprit. plat préféré ● T'adores tout. Grande cuisinière, t'as expérimenté pas mal de choses. Mais tu restes une amatrice incontestée de saumon fumé. C'est presque le seul poisson que tu manges avec délice. Tu pourrais t'en faire des plâtrés à Noel sans problème. Après tout, c'est très peu calorique et tu pourrais te faire damner pour n'en manger que ne serait-ce qu'une bouchée. plus grand rêve ● T'as toujours eu ce rêve au fond de toi. De prendre un seul sac à dos et de partir sur les routes. Pour aller où ? T'en sais trop rien. Mais découvrir le monde. C'est un rêve que tu gardes bien au fond de toi, bien au chaud. Peut être que ça arrivera un jour. Qui sait ? T'en doutes, mais tu perds pas espoir. Si t'as eu le courage de quitter ton Irlande natale, tu pourrais peut être bien pousser un peu plus loin. T'en sais rien. Mais au lieu de fantasmer sur une chose qui n'arriver, tu te cantonnes à des choses concrètes. Comme être heureuse. C'est bien accessible selon toi. plus grande peur ● Tu dois n'en avoir qu'une seule : celle de rater ta vie, de passer à côté de choses. Tu veux pas avoir de regrets. Tu voudrais vivre ta vie sans qu'à la fin tu sois déçue. traits de caractères ● Souriante, adorable, maladroite, énergique, douce, pétillante, honnête, rancunière, forte, mais fragile, combative, rêveuse, bohème, tête en l'air, positive. groupe • Here.


depuis quand vivez-vous à port isaac ? ● Si tu comptes bien, ça doit bien faire un an que t'es arrivée ici, toutes tes bagages sous le bras. On ne peut pas tellement dire que t'étais réellement prête à venir ici. T'as fait ça sur un coup de tête, sur une envie d'air pressante. Après tout, en bonne petite Irlandaise, jamais tu te serais vue ici en Angleterre. Non, pour toi cette patrie était presque rayé de la carte. Trop de mauvais souvenirs. T'avais jamais accepté le comportement de tes grands parents paternels à l'égard de ta mère. Oh que non. La petite qui réside toujours en toi n'a jamais su avaler la pilule. qu'est-ce que vous pensez du village ? ● Quand t'y réfléchis bien, t'aurais pas pu trouver meilleur endroit. Tu remercierais presque ta soeur de s'être exilée ici. Parce que t'aimes ce village. Tu ne pourrais pas tellement le nier. T'as trouvé une paix intérieure que t'aurais eu nulle part ailleurs. Sans doute grâce aux grandes bouffées de vent ou encore, grâce aux collines sans fin. Tout ça te procure un apaisement dont t'avais vraiment besoin. donnez trois mots qui définissent port isaac d'après vous Pour toi, cette ville a tout de suite été comme magique. Loin des grandes villes que t'as toujours connu, Port Isaac a une charme qu'aucune autre n'aurait. Et cela te fait tellement du bien au final. Il faut dire qu'elle est bien tranquille. Pas de perturbateurs sonores. Pas de choses ennuyantes. Tout est bien sage ici et c'est ce que t'aimes. La simplicité est toujours synonyme de calme et de positivité. Tout ce que tu aimes. Et tu te sens tellement libre ici. Libérée. Quand tu te promènes le long des falaises ou au détour des petits commerces, tu sens toute cette liberté se confondre dans tes veines. quel est votre endroit préféré à port isaac ? ● Ce qui te vient tout de suite à l'esprit est sans aucun doute les falaises. T'adores te poser des heures sur ces grandes étendues vertes prête à t'emporter dans le vide. Le vent dans les cheveux, tu te sens infinie. Eternelle presque. T'adores ça. Tu pourrais rester comme ça des journées entières à contempler l'océan si bleu, voir danser les rayons du soleil sur l'eau. C'est sans aucun doute ton endroit préféré et t'essayes d'y aller de temps en temps. quel(s) défaut(s) a port isaac pour vous ? ● Une petite ville peut parfois avoir ses inconvénients. T'es pas dupe même si t'adores ce village. Parce que Port Isaac, ça peut se révéler oppressant. De voir toujours les mêmes gens, les mêmes commerces. Toi qui as besoin que ça bouge, c'est vraiment que parfois tu le ressens. Il est vrai aussi que c'est dans les petites villes que les vieilles mentalités peinent à évoluer. C'est bien souvent le cas. T'as d'ailleurs eu quelques mésaventures avec ça à ton arrivée. T'avais commencé à discuter avec une petite vieille du quartier, celle qui tient un petit commerce. Bien sympathique mais t'as bien cru qu'elle allait avoir une crise cardiaque quand tu lui as dit être célibataire à plus de trente ans. Tu le vois encore son sourire figé. Ouais, les petites villes c'est bien. Mais les inconvénients sont toujours là quoi qu'on fasse.

01 T'es née prématurément. C'est peut être pour ça que tes parents ont toujours été si prévoyant avec toi. Dès le début, la vie t'a pas gatté. T'as failli y rester. A sept mois, c'est pas commun. T'as toujours été la plus petite, la plus chétive dans ta classe. Ça laisse des marques ce genre de trucs. Mais pas trop pour toi. De la chance dans ton malheur. 02 T'as toujours été une petite fille perdue. Tu crains beaucoup de choses. T'es sans doute trop légère pour ta vie. T'as jamais trop su comment te confronter au monde. A ce monde cruel. Pourtant tu souris. Beaucoup. La vie ne t'a pas assez broyée. T'es cette douce petite que tout le monde aime partout. La petite propriétaire presque jolie. Pourtant t'as des marques sur ta peau. T'essayes de paraître forte mais des fois tu tombes, tu t'éclates au sol. Mais tu te relèves. T'as appris à te protéger. Pas de tout mais de certaines choses. T'essayes de protéger ce coeur fragile. T'en es pas pourtant à repousser tout le monde. Bien au contraire. T'accueilles tout le monde avec ton air mystérieux. Le mystère, ça t'a toujours réussi en fait. 03 En fait, t'en sais pas réellement trop sur ta famille paternelle. Tu sais qu'ils sont de la haute. Anglais de surcroît. T'as passé quelques vacances chez eux quand t'étais pas plus haute que trois pommes. Mais ça s'arrête là. T'as jamais trop compris les disputes entre eux et ton père. A vrai dire, tu t'en fiches un peu. Ils n'ont jamais pu accepter le mariage de tes parents. Alors c'est pas pour autant que tu vas les accepter eux. Dans le fond, t'es presque comme eux. 04 T'as toujours avoir voulu des enfants. C'est ton plus grand rêve. Pourtant ton bien-aimé n'en voulait pas. T'étais coincée. C'est pour ça que vous vous disputiez. Tu peux pas. T'en pouvais plus. Vos chemins semblaient se séparer. Même si tu le voulait pas. La vie est cruelle. 05 T'avais l'impression de ne plus le reconnaître. Il était où le gentilhomme que t'avais connu en études ? Il était passé où hein ? T'aurais bien aimé le retrouver pourtant. Mais il s'est perdu. Il n'arrivait plus à retrouver ses cailloux le petit poucet. Alors tu te perdais aussi. Tu te noyais. Encore et encore. C'est presque sans fin. Sans fond. C'est pour ça que t'es partie. Que t'as pris tes valises et que t'es partie. T'en pouvais plus de cette relation à contre sens. 06 Dans ton ancien couple, ton petit ami aviat déjà porté la main sur toi. Vous vous disputiez. Encore. Souvent. Sur les mêmes sujets. Il criait. Tu criais encore plus fort. Enfin t'essayais. La colère monter comme un volcan. Et pis ça a explosé. C'est là où t'as reçu l'impact. Il t'avait pris par le bras. T'avais secoué. T'étais plus qu'un jouet. T'étais plus une femme. T'es rien. T'avais tenté de te dégager. Bras. Mains. Ongles. Pis la baffe avait retenti. Comme ça. Paf. Tu t'étais reculée. Presque aussi surprise que lui. Et jusqu'à ce que tu partes, t'avais peur qu'il recommence. T'avais toujours des excuses pour lui. Tu l'aimes. Tu t'accroches alors. Tu te persuades. Mais il y a bien un jour où tu t'es réveillée. Ça a fait mal. Il voulait pas te lâcher. Et toi non plus. T'étais dans une impasse. T'avais besoin d'un sauveur. Et pis t'as eu cette nuit. Il n'était pas rentrée à cause de son travail. Alors t'es partie. 07 T'as plutôt eu une vie banale et monotone. T'en es presque à te plaindre à vrai. Tu rêves d'aventures, de merveilles. Pourtant ça te fait peur. T'es comme une gamine qui rêve de grand alors qu'elle peine à marcher. Et pis ça commence à bouger dans ta vie. Mais des cauchemars ouais. C'est presque pathétique en fait. 08 Tu dois bien être la seule personne au monde à posséder autant de bouquins. Pourtant tu lis pas vraiment. Plus vraiment. T'en prends un de temps en temps. Avant de le reposer. Pas le temps, pas l'envie. T'as toujours un prétexte. Pourtant t'as l'âme littéraire. T'as besoin d'un monde où te réfugier. Mais tu fuis. Encore. 09 T'as jamais aimé en pleurer en public. Tu trouves toujours un coin. Enfant, tu te réfugiais sous ton lit. A présent, tu ravales tes larmes. Ça devient presque facile maintenant. Ça le devrait pas. Tu le sais. Mais tu persistes. T'es bien trop fragile. Comme de la porcelaine. 10 Tu tiens pas l'alcool. C'est un fait. Tu bois un verre et t'es par terre. Cela en est presque pathétique. T'essayes de réduire. De pas boire. Mais certaines fois, tu craques. 11 La fidélité est pour toi la base d'un couple. C'est un de tes hauts principes. Tu l'as toujours respecté. Un point d'honneur pour toi. Pourtant t'as failli craquer une fois. Il y a trois ans. Tu t'en souviens encore. N'essaye pas de nier. Un parent d'enfant que tu gardais. Un père avec une gamine de trois ans. Vous vous étiez bien entendus à la réunion pour la kermesse. Il t'avait même proposer un verre. T'avais fini par refuser. Après une seconde d'hésitation. Cette seconde te dit tout. T'as failli craquer. T'as failli faire l'irréparable. Pourtant t'as rien fait. Et regarde où ça t'a menée. Au final ton couple prenait déjà l'eau. T'aurais du t'en douter avec cette nouvelle attirance. Mais t'es redevenue aveugle. Juste avant que ça n'explose en toi. 12 T'as toujours aimé cuisiner. Et puis tu te défend. Tes amies en raffolent. Tu cuisines souvent pour eux. T'aimes te retrouver plein de farine avec du jaune d’œuf dans les cheveux. Très glamour. Ça te permet de t'évader aussi, à défaut de lire. Ça te fait du bien. C'est ton petit univers où tu te perds. 13 Quand t'es partie de l'Irlande il y un an, t'as tout de suite volé vers l'Angleterre. Quittant ta terre natale. T'as eu ce petit pincement au coeur. Mais tu retrouvais ta soeur, celle que t'as appelé à l'aide en silence. Parce qu'elle a été là pour toi après ton départ. Elle a été d'un soutien sans faille depuis un an. 14 T'as fini par quitter la maison de ta soeur pour en prendre une à toi. Recommencer une nouvelle vie seule. Tu voulais pas l'embêter un jour de plus. Elle avait déjà tant fait pour toi. Alors ton choix s'est portée sur une jolie maisonnette. Sympathique et bien ensoleillée. Ce que t'as adorée de suite. 15 Tu voulais vraiment pas recommencer. Le rôle de nourrice c'était plus pour toi. T'adorais toujours les enfants, c'est clair. Mais t'avais besoin de sortir de chez toi, de voir du monde. C'est pour ça que quand t'as vu cette petite friperie à vendre, t'as pas pu résister. T'as craqué. C'est ta fierté et chaque matin, t'as le sourire aux lèvres en te rendant sur ton lieu de travail.

T'as les mains dans la farine. T'as envie de bien faire. T'adores cuisiner. Et pis ça fera plaisir à Nicholas. T'en es sûre. Quand il rentrera une bonne odeur embaumera votre maison. La tartre aux fraises, ça a toujours été sa préférée. Et pis toi tu résistes pas aux fraises. Sentir leur gout fruité dans ta bouche. Découvrir l'explosion dans ton estomac. C'était ce que tu préférais. D'ailleurs tu ne les cuisais jamais. Tu détestais ça. Cuire une fraise serait comme un sacrilège pour toi. Ça devient pâteux, amer. Immangeable en somme. Alors tu t'appliques. Tu malaxes la pâte comme tu peux avec tes petits bras. Faut bien l'étaler. Qu'elle soit bien régulière. Tu finis par frotter un peu ton front avec ton haut de poignet. Ça fatigue la cuisine. Bientôt ta jolie pâte orne ton plat. Tu places des haricots dessus pis tu l'enfournes. Vingt minutes, c'est parfait. Tu commences à te laver les mains. Quand tu entends la porte. Nicholas. Ça ne peut être que lui. Tu souris. Un peu. En ce moment, c'est compliqué entre vous. Vous avez du mal à vous comprendre. Vous divergez. Mais tu refuses de le voir. Parce que ça te tuerait. T'as l'impression de l'avoir toujours aimé. Alors tu te voiles la face. Et pis tout ne va pas si mal. Tu t'en convaincs chaque jour qui passe. Il te le prouve parfois. Comme en déposant un baiser sur ton front en rentrant. Tu te tournes vers lui tandis qu'il s’assoit à une des chaises de la cuisine. « Tu as passé une bonne journée ? » Il releva un instant sa tête des quelques pubs que t'avais déposé en revenant à la maison. « Bien. On a réussi à avoir un nouveau client. Ça pesait un peu. » T'acquiesces doucement même si à vrai dire t'y comprends pas grand chose. T'as l'impression qu'il joue à un homme d'affaires enrôlé dans la finance. Pourtant c'est juste un expert comptable dans un cabinet. Rien de bien intéressant. Il s'en plaint parfois. Tu tentes de le rassurer. Toujours. « Et toi ta journée ? Pas trop fatiguée avec les enfants ? C'était aujourd'hui que vous alliez au parc non ? » Tu penches un peu la tête. Toujours quand tu réfléchis. Il semble parler d'une voix monocorde. Rien de palpitant à ce que tu pourrais lui raconter. « Oui, ça va. Ils n'ont pas arrêté d'être émerveillés par les feuilles qui tombent. Emilia m'a même souri aujourd'hui. Je crois qu'elle a fini par m'adopter comme nourrice. Par contre mon jean est foutu. » Tu fais alors une petite moue. Une conversation banale pour un couple banal. Vous êtes pas un couple nouveau ou alors toujours empreint d'originalité. Non. Il était juste Nicholas et toi Cate. Tout simplement. Après des années, la monotonie commencent à s'installer. Ça te fait peur. Tu vois l'impasse qui arrive. Et pis t'as envie d'autres choses. Lui voit rien. Enfin t'en as l'impression. Il se lève et s'approche de toi. Il entoure ta taille. T'es bien dans ses bras. T'as l'impression de pouvoir conquérir le monde. Tu sens lire le monde sur ses lèvres. Alors tu t'y blottis un peu. T'entends son rire. T'aimes son rire. Depuis le premier jour. « T'as de la farine dans les cheveux. C'est mignon. » Tu souris à ton tour. Faut pas que t'oublies ta tarte d'ailleurs. Mais c'est loin de tes pensées pour le moment. T'oublies l'univers là, ta tête contre son torse. Pis tu te souviens d'un truc. Juste un truc. « Oh. J'ai oublié de te dire. Juliet, tu sais mon amie de Port Isaac, vient d'avoir son bébé. C'est un petit garçon. » rien qu'en en parlant, tu te sens heureuse. Les enfants, ça t'a toujours mise de bonne humeur. Vraiment. Un jour t'aimerais bien avoir un bien à toi. Un parfait mélange de toi et lui. Oui. Ça serait ton désir le plus fou. Après tout, tu commences à dater. Trente ans. C'est beaucoup. Beaucoup de femmes ont déjà au moins deux enfants à cet âge-là. Et ça te fait mal un peu. Vraiment. T'aimerais devenir maman. Pouvoir bercer un enfant. Lui apprendre les bases de la vie. Un fruit de votre amour. Oui c'est vraiment ça que t'aimerais. « Oh. C'est bien. » c'est tout ce qu'il te dit. Vous avez déjà abordé le sujet. Et ça s'est mal terminé. T'aimerais bien qu'il ait les mêmes aspirations que toi. Car sinon vous allez dans le mur. Tu le comprends pas. Tu l'as toujours vu protecteur avec sa soeur. Sa très jeune soeur. Presque comme un père. Mais il semblait se fermer avec toi. Comme une huître. Ça te faisait mal. Trop. Il ne t'avait jamais écartée de quelque chose. Jusqu'à aujourd'hui. Alors t'essayes encore un peu. Juste un tout petit peu. « Tu sais peut-être qu'on pourrait... » tu finis pas ta phrase. Parce que t'es comme une enfant. T'as peur de la suite. De ses paroles. Et ça ne se fait pas attendre. Il soupire et se détache de toi. Tu te sens vide. « Ne commences pas Cate. On en a déjà parlé. Le sujet est clos. C'est pas le moment. » il s'éloigne d'elle. Comme toujours. Son ton est devenu froid. Toi tu te pétrifies. « On en a pas parlé.... Non. Tu en as parlé. Pas avec moi. C'est toi qui ferme le sujet. Mais tu vois, moi je veux en parler. » tu dis. Ça commence à t'énerver. Toujours ces mêmes paroles. Pas le moment. Pas maintenant. Le sujet est clos. Tu commences à en avoir marre. Toutes ces divergences, ça te mine. Parce que le sujet des enfants n'est pas le sujet. Malheureusement. Vous pouvez vous quereller à propos du sel parfois. D'autres fois à cause du programme à la télévision. Pour un rien en fait. « Pour dire quoi, Cate hein ? Pour dire que je n'en veux pas, que toute cette discussion mènera à rien. Que l'on va juste s’engueuler à cause de ça ? C'est ce que tu veux ? » le ton commence à monter. Mais toi, tu ne te démontes. Pas toi aussi tu commences à voir rouge. T'aimes pas ça. Mais c'est plus fort que toi. Ton côté euphorique s'éteint. « Je veux juste qu'on en parle ! C'est trop te demander hein ? » tu le regardes. Presque avec espoir. Mais il semble s'être refermé. Comme une huitre. Tu soupires. « Tu sais quoi ? Laisse tomber. Oublie. » Tu veux juste partir. Parce que tu sens que ça monte entre vous. T'aimes pas ça. T'aimerais tellement que tout cela cesse. Que tout redevienne comme avant. Mais c'est pas possible. Vous êtes trop lancés pour vous arrêter. Ton coeur s'affole. Il tente de t'avertir. Mais t'es aveugle. L'agacement et l'irritation t'agace. Alors tu commences à partir. Vers le salon. Tu pourras te calmer là-bas. Lui aussi. Surtout lui. Mais il attrape ton bras. T'as presque un espoir dans les yeux. Il ne le voit pas. Ses paroles sont tranchantes. « Je croyais que tu voulais en parler. Mais tu préfères fuir. C'est mieux t'as raison. » Tu tentas de dégager son bras. En vain. Il avait une sacré poigne Nicholas. Plus que ta pauvre force de libellule tiens. « Je fuis ? Moi ? T'es sérieux ou tu le fais exprès ? C'est pas moi qui fuis tout le temps le sujet. C'est toi le lâche dans cette affaire. C'est toi Nicholas ! » Tu répliques. Tu vois rouge. Lui aussi. Et pis tu la vois pas arriver celle-là. La baffe. Il a osé porter la main sur toi. T'es surprise. Presque autant que lui. Tu portes ta main à ta joue. C'est presque encore chaud. Il s'éloigne déjà lui. Tu vois pas dans ses yeux qu'il regrette déjà. T'es choquée. T'aurais jamais pensé. Alors tu fais quelques pas en arrière alors qu'il en fait un vers toi. Il semble désolé. Tu le vois pas. « Cate... » Tu lèves la main. Pouce. Temps mort. « Ne m'approche pas. » Tu sens déjà les larmes venir. Tu les retiens. Tant bien que mal. Pis tu t'enfuis. Tu te précipites vers la porte. Tu n'entends même pas t'appeler. Non. Rien. Il cherche même pas à te retenir. Il reste encore bouche bée. Toi tu t'enfuis. Tu te réfugies dans la rue. Loin de ta maison. Votre maison. T'as de la chance. Elle est dénuée de gens. Là tes larmes coulent. Tu peux pas les retenir. Tout s'est passé si vite. En quelques phrases simplement. T'aurais jamais pensé que ça arrive. Nicholas était un ange. Un véritable petit angelot. Pourquoi. Cette question tourne en boucle dans ta tête. Pas de réponses. Et ça te rend folle. Alors t'essuies tes larmes. T'as pas fière allure. T'entoures ton buste de tes bras. Tu te sens pas bien. Mais tu tiens bon. T'essaies de te faire un visage. Si on te voit comme ça dans la rue. Ça va jaser. Tu t'en fous dans un sens. Dans l'autre non. T'essuies encore tes joues. T'es bien pathétique à vrai dire. Tu souffles un coup. T'es bien ici. Dans ce cocon. Ça te rassurerait presque. Pourtant, ça n'a pas duré. Tu fais quelques pas dans l'allée. T'as réussi à ne pas t'effondrer. Tu resserres les pans de ton gilet autour de toi. T'as besoin de marcher. De prendre l'air. Tu refais encore quelques pas. En espérant que tu croiseras personne. En vain. En effet, t'as à peine atterri devant ta boite aux lettres que la voiture du voisin s'ouvre. T'entends les cris d'un enfant et la voix réconfortante d'un père. Tu préfères faire mine de prendre ton courrier. Heureusement t'avais tes clefs dans ta poche de gilet. Tu ouvres alors la petite porte. Il y a quelques lettres dedans. Sans doute des pubs. Mais tu t'y intéresses comme jamais. C'est alors que t'entends sa voix. Posée. Calme. « Bonjour. » Tu relèves le visage vers lui. Tu souris. Comme tu peux. Ton voisin. Tu le connais que très peu. Juste quelques paroles échangés. Des services par-ci par-là. « Oh. Bonjour. » ton ton est enjoué. Même si ton coeur n'y est pas. Il s'éloigne déjà avec sa fille. Il se doute de rien. T'as toujours espéré que les récentes disputes avec Nicholas ne traversent pas les murs. Apparemment pas. Ou alors il a la politesse de ne rien demander. Tu l'en remercierais presque. Quand enfin il a disparu dans son chez-soi. Tu souffles un bon coup. T'as pas envie de remonter. Mais tu sais que tu le feras. Parce que tu l'aimes. Parce que tu le crois pas capable de recommencer. Mais t'as toujours peur. T'auras toujours peur. Parce que les disputes vont encore persévérer. Et la baffe ça sera pas la dernière. Parce que ça va encore fuser dans sa bouche à lui. Et toi tu pourras rien faire. Tu supporteras. Pour lui. Pour toi. Encore et encore. T'es dans une impasse. T'as besoin d'un sauveur. Et vite.

ucey.

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