Tame the ghosts in my head

nom complet ● Elle n’a pas tendance à révéler son véritable prénom, et ce non pas parce qu’elle ne l’apprécie pas, mais par simple habitude. En effet, aussi loin qu’elle se souvienne, sans doute même depuis sa naissance, on s’adresse plutôt à elle en faisant usage de son surnom, qui est avec le temps devenu comme un prénom. Ainsi, on la surnomme Delia, et elle se présente comme tel, bien que son véritable prénom soit en fait Adelina. Sans doute l’a-t-on si jeune accoutumée à un surnom à cause du prénom de sa mère qui est le même que le sien. Acte de prétention ou manque d’originalité? Delia ne s’y est jamais réellement attardée, bien qu’elle soit légèrement agacée par les quiproquos que provoquent parfois leurs prénoms identiques. Elle a en guise de second prénom Victoria, choix de son père. Elle porte, comme la tradition le veut, le nom de son père, soit Cowles. Delia n’a d’ailleurs jamais pris le nom de son mari suite à leur union, convaincue que cette coutume était largement dépassée. âge, lieux de naissance ● C’est à Port Isaac que Delia a vu le jour, il y a de ça trente et un an, par une soirée à la pluie battante, agrémentée d’orages violents, quelque part au début du mois de juillet 1986. Elle n’était pas attendue avant au moins un mois, ainsi son arrivée précipitée a pris au dépourvu ses parents, qui n’étaient pas du tout préparés à sa naissance.  Sa mère lui a d’ailleurs donné naissance en plein milieu de son salon, accompagnée de sa voisine et de son mari complètement paniqué. À tous les ans, à l’approche de son anniversaire, ses parents, tout comme son entourage, lui relatent le récit de cette angoissante et éprouvante expérience qu’a été sa naissance, et comment il est miraculeux qu’elle ait survécu. origines et nationalité ● Delia est née, et a toujours vécu, dans son petit village natal en Angleterre, elle est donc de nationalité anglaise. Elle est d’ailleurs tout ce qu’il y a de plus Anglaise, et ses origines se transmettent depuis plusieurs générations. occupation et statut financier ● Delia travaille depuis plus de quinze ans dans le petit, mais chaleureux, Inn de sa mère. Elle y a d’ailleurs grandi, c’est telle une seconde maison pour elle, si bien que c’est elle qui connait le mieux l’endroit.  Elle a très jeune appris à aider en cuisine, le service des repas aux tables, la gestion des employés, le service de femme de chambre, et l’accueil aux clients. Suite au décès de ses parents, c’est sa tante qui a repris l’auberge, gardant à ses côtés Delia comme plus fidèle employée et associée. Elles forment d’ailleurs une équipe soudée, les deux ayant le succès de l’auberge à cœur. Bien que Delia puisse s’afférer à presque tous les postes disponibles sans difficulté, c’est habituellement elle qui fait office d’hôtesse à l’accueil. C’est elle qui reçoit avec chaleur les touristes qui viennent visiter Port Isaac dès leur arrivée, et c’est elle qui s’assure qu’ils ne manquent de rien et apprécient leur séjour. Elle adore le contact direct avec les gens, et elle ne manque jamais l’occasion de discuter longuement avec eux, autant pour s’instruire sur l’endroit d’où ils viennent que pour leur en apprendre sur son village qu’elle chérit tant. Delia adore son emploi, c’est ce qu’elle fait depuis toujours et a la ferme intention de continuer pendant de longues années. Elle passe de nombreuses heures à l’auberge, souvent de l’aube au coucher du soleil, et elle est souvent complètement éreintée, mais elle ne changerait pas ses habitudes. £££££. statut civil et orientation sexuelle ● Delia était mariée. Ils s’étaient dit qu’ils s’aimaient éperdument, que ce serait pour le meilleur, pour le pire. Ils s’étaient dit que ce serait pour la vie, et c’est sous cette promesse qu’ils ont unis leurs vies. Promesse futile et désillusionnée, puisque leur union lui semblait à présent avoir été bâtie sur un mensonge. C’est ainsi qu’elle est à présent divorcée, avec un cœur légèrement éploré, mais qu’elle tente de raccommoder. couleur préférée ● Delia adore le turquoise, cette magnifique couleur qui lui rappelle les douces, mais sublimes teintes des vagues qui ondulent  et s’abattent violemment sur les rochers bordant la petite maison de pierres où elle a grandi. Quand elle a hérité de la coquette maison de ses parents, elle s’est lancée dans de grands projets de décoration, un peu pour s’occuper l’esprit, mais aussi pour le mettre à son goût, et c’est sans même s’en rendre compte qu’elle a accessoirisé pratiquement toutes les pièces dans cette teinte bleu-vert qu’elle aime tant. Son ex-mari, lorsqu‘il avait emménagé avec elle, lui avait d’ailleurs fait la remarque qu’elle avait peut-être été légèrement excessive  avec le turquoise, notamment dans la salle de bain. chanson préférée ● Avant, elle aurait probablement répondu Can’t help falling in love, d’Elvis Presley, si on lui demandait qu’elle était sa chanson favorite. Un classique, peut-être même un cliché, mais c’est sur cette chanson qu’elle avait dansé avec son mari à leur mariage et à cette chanson se rattachait de doux et heureux moments. Maintenant qu’ils sont divorcés et qu’il l’a brisée, elle n’en garde qu’un amer et pathétique souvenir. Aujourd’hui, elle répondrait Oh my love, de John Lennon. Tout simplement parce que cette chanson, elle la si souvent écoutée sans se lasser, et qu'elle l'écouterait encore et encore. Sa mélodie à la fois douce et mélancolique la fait d'ailleurs frissonner à chaque nouvelle écoute.  plat préféré ●  Ayant grandi à Port Isaac, mais aussi ayant un père pêcheur, il n’est pas surprenant que Delia raffole de tout ce qui est fruits de mer et poisson. Mais rien n’égalera un jour la fameuse chaudrée de fruits de mer de sa mère, dont les femmes de la famille se passent la recette de génération en génération. Un savoureux mélange de crème onctueuse, d’un délicat, mais délicieux bouillon de poisson, d’herbes  aux arômes délectables et de légumes, le tout gorgé d’une généreuse portion de fruits de mer variés ! Il n’y a, à son avis, rien de plus réconfortant qu’un énorme bol de cette savoureuse chaudrée fumante, qu’elle concocte d’ailleurs à présent avec brio, peut-être même mieux que sa mère et sa grand-mère! Son secret? Un ingrédient qu’elle ajoute, dont elle ne relèvera l’identité qu’à sa fille, si un jour elle en a une, pour poursuivre la tradition! plus grand rêve ● Delia pensait avoir tout ce dont elle rêvait. Elle s’occupait de la petite, mais fructueuse, auberge de sa mère avec sa tante, avait un mari qu’elle aimait plus que tout, ils avaient une jolie maison et par-dessus tout ça, ils essayaient d’avoir un enfant. Elle n’aurait pu rêver de mieux. Pourtant, son monde, ce rêve qu’elle vivait, s’est écroulé quand elle a appris que ce qu’elle vivait, ce n’était qu’un affligeant mensonge. Bafouée, triste, et anéantie, Delia a mis du temps à se remettre de son divorce, avec celui qu’elle croyait connaître et aimé, et a tiré un trait définitif sur cette conceptualisation  du « plus grand rêve ». Elle se contente de vivre sa vie et de recommencer, peu à peu, à retrouver un petit peu de bonheur dans son quotidien. plus grande peur ● Delia est terrifiée à l’idée de finir sa vie seule, sans personne à ses côtés pour l’accompagner jusqu’à la fin. Delia avait ses parents pour modèle depuis qu’elle était toute petite. Elle les a vus évoluer et grandir ensemble, unis d’un amour fort et sincère tout au long de leurs vies écourtées trop rapidement. Ils ont bravé ensemble toutes les embuches de la vie et ils ne se sont jamais lâchés malgré les moments plus difficiles. Delia s’imaginait vivre la même chose qu’eux, être amoureuse du même homme toute sa vie, mais maintenant qu’elle est seule et divorcée, elle craint ne jamais retrouver cette stabilité, ce point d’ancrage. traits de caractères ● Calme, sensible, intègre, charmante, méticuleuse, impulsive, rêveuse, juste, fragile, perfectionniste, organisée, timide, humble, orgueilleuse, généreuse, accomplie, douce, travaillante, impatiente, dévouée, émotive, loyale, rancunière, coquette, têtue, attachante, travaillante, avenante, pudique, crédule. groupe • Here.

depuis quand vivez-vous à port isaac ? ● Delia habite Port Isaac depuis toujours. Elle y a vu le jour et elle n’a jamais quitté ce paisible et chaleureux petit coin de paradis depuis. C’est son berceau, sa maison et une grande partie de son identité. Sa famille y est d’ailleurs établie depuis plusieurs générations. Elle n’a jamais rien vu d’autre que ce petit village marin aux paysages pittoresques à couper le souffle et l’envie de voyager ne lui a jamais pris. Ici, c’est chez elle, et ça le restera jusqu’à son dernier souffle.
qu'est-ce que vous pensez du village ? ● Delia est complètement amoureuse de ce petit village dont elle considère les habitants comme sa famille. Elle ne se lasse pas des splendides paysages qui continuent de la faire rêver après toutes ces années, des effluves marins et légèrement salés de l’air qu’elle hume tous les matins et de la vue époustouflante de  l’océan tumultueux qui s’écrase sur les magnifiques falaises. C’est au son des vagues et de leur folle cadence qu’elle s’est endormie étant enfant, tous les soirs, et c’est le son de ces mêmes vagues qui a accompagné tous ses insurmontables chagrins. Pour elle, son village natal a ce petit quelque chose distinctif de vivifiant, de revigorant que seuls ceux y habitant peuvent réellement comprendre. Port Isaac, c’est comme une bulle hermétique de bien-être perpétuel, l’endroit idéal pour se ressourcer. C’est un baume pour l’âme et pour le cœur. C’est à ses yeux plus qu’un simple village de pêcheur, c’est sa maison.
donnez trois mots qui définissent port isaac d'après vous Port Isaac, c’est avant tout la famille. Une famille de cœur. Tous ces gens à qui elle n’est pas nécessairement reliée par le sang, mais qu’elle côtoie depuis aussi loin qu’elle se souvienne. Tous ces gens qui ont participé, chacun à leur façon, de loin ou de proche, à la faire devenir la femme qu’elle est aujourd’hui. C'est aussi l'océan. Parce que c’est au son de ses vagues puissantes et rugissantes qu’elle a grandi. C’est leur mélodie violente, mais mélancolique qui l’a accompagnée dans les épreuves plus difficiles de sa vie qu’elle a dû traverser. C’est dans ce vaste étendu bleu et tumultueux qu’elle trouve un doux réconfort et qu’elle gagne une certaine sérénité. Puis, c'est époustoufflant. Il n’y a rien de plus beau que les paysages sublimes que renferme son petit village natal. Les anciens cottages, accueillants et charmants malgré leur aspect souvent vieillot, les vastes falaises qui s’imposent autour du secteur, les chemins de vieilles pierres et les étendues de sable blanc et fin qui retiennent la cadence incessante de l’océan ne sont que quelques attraits de Port Isaac qui ne manquent pas de couper le souffle aux touristes, tout comme aux habitants de toujours.  
quel est votre endroit préféré à port isaac ? ● Comme pour beaucoup d’originaires de Port Isaac, son endroit favoris du village est sans nul doute les falaises. C’est l’endroit idéal pour faire le vide dans son esprit parfois tourmenté, et quand elle a la chance de pouvoir s’y trouver seule, elle pourrait y passer des heures. Elle s’y sent légère et libérée, seule devant l’immensité de l’océan qui lui fait face, à perte de vue. Elle va souvent profiter de la vivifiante caresse du vent frais et salé, en laissant son regard se poser bien loin sur les petits bateaux de pêcheurs colorés qui glissent sur l’eau.
quel(s) défaut(s) a port isaac pour vous ? ● Delia ne voit, honnêtement, aucune imperfection à Port Isaac. Son petit village, elle l’aime d’amour, et si certains lui reprochent sa petitesse, elle trouve que c’est ce qui fait son charme. Elle aime la convivialité que ça engendre, et bien que ça génère parfois des indiscrétions déplacées et une proximité avec les autres parfois incommodante, elle n’en reste pas moins convaincue que c’est ce qui en fait un endroit si unique. Le seul défaut qu’elle pourrait attribuer à l’endroit? Les relations éphémères qui se forment parfois entre elle et certains touristes auxquels elle s’attache un peu trop. Ces vagues passagères de gens inspirants, attachants et intéressants qui arrivent pour repartir presqu’aussitôt et qui ne laissent comme trace qu’un souvenir fugace.  

Spoiler:

(i) Fille d’un pêcheur ayant l’ouvrage à cœur, mais souvent absent, ainsi que d’une femme propriétaire d’un charmant petit bed in breakfast auquel elle consacrait toutes les heures de son quotidien, il n’est pas nécessaire de préciser que Delia n’avait jamais vraiment fait partie de leurs projets. Les Cowles formaient un couple uni et éperdument amoureux même après toutes les années passées ensemble et bien qu’ils étaient mariés et heureux, ils ne s’étaient jamais réellement imaginé fonder une famille. Beaucoup trop débordés par leurs emplois respectifs, ils appréciaient le peu de temps qu’ils avaient l’opportunité de passer ensemble et il s’était installé entre eux, au fil des ans, une petite routine à laquelle ils s’étaient accoutumé. Un enfant ne faisait pas partie de cette équation et ils avaient définitivement tiré un trait sur l’idée d’un jour devenir parents. Et pourtant, la vie leur réserva une surprise qui vint tout remettre en question : ils attendaient un enfant. L’annonce de cette grossesse inattendue les pris au dépourvu, mais après de maintes discussions, ils décidèrent de se lancer dans la nouvelle, quoique terrifiante, aventure qui s’offrait à eux. Ils tombèrent évidemment sous le charme de leur petite fille dès sa naissance, et bien que son arrivée vint chambouler absolument tous les aspects de leur vie, elle les comblait de bonheur. La fatigue, les nouvelles responsabilités et les sacrifices qu’ils devaient à présent faire mirent leur couple à dure épreuve les premiers temps, mais ils n’en demeuraient pas moins comblés et amoureux. S’ils s’étaient décidés à agrandir leur petite famille, ils y renoncèrent après une troisième fausse couche consécutive, laissant ainsi Delia enfant unique. (ii) Sans frère ni sœur, et ayant des parents beaucoup trop occupés avec leurs emplois accaparants, Delia a rapidement appris à se débrouiller d’elle-même. Elle développa ainsi une impressionnante autonomie, si bien qu’elle savait s’occuper des corvées, des repas, et ce, dès le début de son enfance. Ses parents veillaient, certes, à ses besoins essentiels et elle ne manquait pas d’amour. Ils n’étaient simplement pas aussi présents pour leur fille unique qu’ils l’auraient souhaité. Les moments qu’ils passaient en famille étaient précieux et elle savait toujours en profiter pleinement. Malgré les absences parfois prolongées de son père, Delia a toujours entretenu avec lui un lien père-fille particulier et, comme toute petite fille, elle le voyait comme son héros. Sa mère, quant à elle, était le meilleur modèle qu’elle n’aurait pu avoir. Elle était à la fois travaillante et dévouée, et elle veillait par le fait même à transmettre de belles valeurs à sa fille. En dépit de tout, Delia aimait ses parents par-dessus tout et ils représentaient tout pour elle. (iii) À la mort soudaine de ses parents, suite à un tragique accident en mer il y a quelques années de ça, son monde s’est complètement écroulé, comme si elle avait perdu tous ses repères. Il n’y a rien de plus déchirant que la perte de ceux qui nous ont élevé, ceux de qui on a tout appris, ceux à qui on doit la vie. Le deuil de ses parents a été laborieux à surmonter. Elle a passé de nombreuses semaines dans un état second, à fondre spontanément en sanglots inconsolables, tout en enchaînant les heures, les jours, comme une automate, sans les voir passer. Elle a franchi de nombreuses étapes émotionnelles, en passant d’une culpabilité déraisonnable à une insatiable colère, pour se replonger dans un état de profonde tristesse. C’est grâce à sa tante de cœur, meilleure amie de sa mère, qu’elle a réussi à surmonter cette dure épreuve. Si elle a aujourd’hui fait son deuil de ses parents, pas une journée ne passe sans qu’elle pense à eux, avec un petit pincement au cœur. (iv) Delia n’était qu’une enfant lorsqu’elle a commencé à traîner à l’auberge de sa mère, désirant à tout prix aider, autant par réel intérêt que pour se désennuyer quand elle n’était pas à l’école. Ainsi, elle a rapidement assimilé les diverses tâches associées aux différents postes occupés par les employés de la petite auberge, aidant autant en cuisine qu’à l’admission ou encore à l’entretient avec les femmes de chambre. Tous ses week-ends étaient consacrés à cet endroit si bien qu’elle devint en quelque temps une habituée des lieux! Les touristes l’adoraient, les employés, quant à eux, étaient toujours ravis de ses nombreuses visites et se faisaient un plaisir de lui en apprendre le plus possible. Elle commença à y travailler avec rémunération dès qu’elle le pu, et n’a jamais cessé depuis. Elle s’occupe maintenant de l’endroit avec sa tante, maintenant propriétaire, un peu comme s’il était le sien, et essaie d’y mettre autant de cœur et d’énergie que le faisait sa mère autrefois. C’est, et ça a toujours été, comme sa deuxième maison et elle en prend énormément soin. (v) C’est par hasard qu’elle a fait la rencontre de Connor, alors qu’il posait ses bagages dans son auberge, il y a plusieurs années de ça. Elle tomba presqu’immédiatement sous son charme, et bien que le concept du coup de foudre lui apparaissait comme totalement absurde, elle fut persuadée dès le premier instant qu’ils étaient destinés à se croiser. Elle garda aux premiers abords ses distances, honorant sa promesse de ne plus s’engager avec des touristes – une expérience du passé l’ayant affectée plus qu’elle ne voulait l’admettre. Elle ne sut cependant pas le repousser quand il l’aborda pour la première fois et il ne leur fallu que ce premier contact pour que commence ce qu’elle pensait être la plus belle histoire d’amour de sa vie. Il s’est installé entre elle et lui une complicité presque instantanée et leur amitié naissante n’a pas pris de temps pour s’intensifier – si bien qu’à la fin de son séjour, deux mois plus tard, ils étaient tous deux éperdument amoureux l’un de l’autre. C’est dans de déchirants adieux qu’ils se quittèrent à la fin de ses vacances, et bien qu’il lui fit la promesse qu’il reviendrait pour elle, Delia s'efforça à ne se faire aucune attentes. (vi) Quelques mois passèrent. De longs mois, chargés d’un lourd chagrin, de multiples déceptions et d’un espoir auquel elle se rattachait naïvement, bien malgré elle. Aucune nouvelle de Connor. C’est quand elle avait abandonné l’idée d’un jour le revoir qu’il refit surface avec ses valises, un somptueux bouquet de pivoines, ses fleurs favorites… et une demande en mariage. Elle lui pardonna toute cette tristesse qu’il lui avait fait endurer pendant ces longs mois d’attente et accepta sa demande sans même y penser. Ils se marièrent dans l’année. Heureux de s’être retrouvés, mais aussi complètement amoureux, ils passèrent les premiers mois de leur vie commune à se découvrir, puis ils apprirent à se connaître au fil des années qui passaient. C’est après quelques années de vie commune qu’ils décidèrent d’essayer d’avoir un enfant, mais sans succès. Malgré cette ombre sur leur relation, tout semblait aller pour le mieux. Ou du moins, c’est ce que Delia pensait. Elle mit de nombreux mois à apprendre la vérité. Celle que beaucoup savaient, ou se doutaient du moins, mais n’osaient lui dire. Connor la trompait avec une autre, en dehors du village. C’est lors de ses voyages d’affaires qu’il la retrouvait. Et ce n’est qu’à l’annonce de la grossesse de son amante qu’il se résolu enfin à quitter sa femme, sans lui donner la moindre explication sur ses écarts à son égard. Il se contenta de lui dire qu’il ne savait plus comment l’aimer et qu’il était profondément désolé. Et que la vie à Port Isaac n’était plus faite pour lui, qu’il préférait la vaste ville mouvementée d’où il venait avant d’avoir fait sa rencontre. Il est parti, laissant derrière lui sa femme anéantie, humiliée, mais surtout complètement brisée, le coeur en mille miettes. (vii) Il y a quelques semaines, son meilleur ami d’enfance, qu’elle avait complètement perdu de vue depuis plusieurs années, a posé bagages chez elle sans s’annoncer.  Bien que Delia ait ressenti des sentiments mitigés son arrivée à Porte Isaac, c’est sans même demander quelconque explication qu’elle a accepté de l’héberger pour une durée  indéterminée.  Elle et Marlon, ça remonte à aussi loin qu’elle se souvienne. Ils se sont rencontrés ils n’étaient que des enfants, ayant grandi dans des maisons voisines et leurs mères étant meilleures amies. Dès leur jeune âge ils se sont fait la promesse d'être amis pour la vie. Toujours ensemble au fil de leur enfance, tout comme à l’adolescence, un lien particulier les unissait. C’est avec lui qu’elle a échangé un premier baiser, timide, mais empli de curiosité. Ils n’ont jamais été en couple, mais unis par une amitié à la fois tendre et sincère, inexplicable même. Puis un jour, il est parti, comme ça, la laissant derrière lui. Son départ a engendré un sentiment d’abandon, une certaine incompréhension, une profonde tristesse, puis de la colère, mais elle n’a jamais pu lui en vouloir d’avoir décidé de vouloir voir le monde et de vivre sa vie. Ils ont gardé contact les premiers temps, mais ça n’a pas duré. Il s’est fiancé, elle s’est mariée, et bien que s’étant complètement perdus de vue, ils ont toujours gardé une pensée l’un pour l’autre. Et voilà qu’il est de retour, le cœur aussi meurtri que le sien. Ensemble, peut-être parviendront-ils à guérir un peu, tout en retrouvant, qui sait, leur complicité d’antan.